Je sais, ce n’est pas normal de ne pas aimer Harry Potter ! Je vais me faire lyncher par ses adorateurs, mais j’étais sans doute déjà trop vieille quand la saga ensorcelante de JK Rowling a fait ses premiers pas au cinéma pour plonger dans la magie. La fan, c’était surtout ma fille qui a dévoré chaque tome et les a relus souvent. Pour me soigner, j’ai préféré plonger dans une fan fiction qui n’a rien à envier au célèbre sorcier : À la Moldue de Camille Gillet. Si l’auteur s’inspire et respecte l’univers Harry Potter, ses personnages, elle a su insuffler, avec une trilogie, une profondeur et une lecture différente des aventures du jeune sorcier. En même temps, 6 ans de travail lui ont été nécessaires pour mettre le point final à cette aventure magico-politique et sociologique. À la Moldue, c’est une histoire dans l’Histoire d’Harry Potter qui gagnerait, elle aussi, à rejoindre les différents films de la saga. Mais au fait, pourquoi je n’aime pas Harry Potter ?

J’ai un problème avec les héros

C’est vrai, Harry Potter n’est pas le seul héros qui me sort par les naseaux. D’une manière générale, je supporte mal les nouvelles versions cinématographiques des Superman, Spiderman et ce que tu veux man lorsqu’ils se retrouvent trop souvent dans l’indécision. Pour notre célèbre Harry Potter, je crois qu’il lui aura fallu pas mal de tomes avant d’accepter enfin son destin et devenir, du coup, un héros. En même temps, c’est un gamin et je suis très dure avec ce pauvre Harry franchement balloté par la vie et pris dans les serres de celui dont on ne doit pas prononcer le nom. Comme Severus “Rogue” Snape, je le trouve geignard… et ça m’agace. J’ai toujours préféré Ron ou Hermione, rien à faire. Et au final, le personnage me fait souvent penser à la réflexion d’un miroir : il n’est qu’un reflet de lui-même. En soi, la saga Harry Potter est géniale, le travail et l’imagination de l’auteure sont extraordinaires, pourtant je n’accroche pas. En découvrant Achronique, et les premières lignes de À la Moldue, j’ai plongé pour de bon dans l’univers HP.

À la Moldue, ma bouffée d’air frais dès les premières pages

Un humour décapant

Dès le premier chapitre, me voici propulsé dans une vision hilarante d’un Dumbledore et un Snape toquant à la porte d’une moldue bien de notre temps et au caractère bien trempé. Entre un Severus qui toujours renâcle et un Albus aussi facétieux qu’à son habitude, les premières lignes sont une bouffée d’air frais dans mon monde du moment qui lui est bien terne et triste. Ne vous attendez pas non plus à rire tout le long des trois tomes de cette fan fiction, Camille Gillet nous balade entre rire, peur, terreur, tristesse, bref, toute la panoplie possible des émotions.

Une transposition entre notre monde Moldu et l’univers HP

À la Moldue, ce n’est pas une fan fiction qui se contente de reprendre la saga là où l’auteure l’a laissée. Tout en respectant l’univers tramé par JK Rowling, Camille Gillet, reprend, reformule, retisse une histoire en parallèle. Journaux et Ministère de la Magie prennent une grande place dans les trois tomes d’À la Moldue, apportant une dimension supplémentaire à l’histoire. Cette revisite de l’univers Harry Potter s’adresse aux fans du sorcier du Poudlard, qui, devenus adultes, aimeront replonger dans ce riche univers par d’autres portes. Elle s’adresse aussi, aux réfractaires de HP, qui comme moi, trouveront dans cette “Uchronie” de quoi satisfaire leur imaginaire et même plus si affinités.

L’amour d’Harry Potter et des plus

Camille Gillet a su transmettre dans À la Moldue plus que son amour pour la saga Harry Potter :

• Une épopée qui reste crédible et respecte les codes JK Rowling ;
• Un nouvel éclairage plus politique et social qui met en avant certains travers de notre propre monde ;
• Un petit grain de sable qui au fur et à mesure de la lecture fait grandir l’histoire dans l’Histoire ;
• L’introduction d’un personnage, Jane Smith, qui offre cette humanité qui me manquait dans la saga originelle.

Quand l’auteure Camille Gillet crée plus qu’une fan fiction

Des personnages sublimement affinés

La force de l’auteure dans cette réécriture d’un monde déjà très riche, c’est d’avoir sur rendre les personnages originaux encore plus épais, même Harry prend de meilleures couleurs. Si Harry Potter n’est plus tout à fait le héros de cette aventure, Camille Gillet a su le retravailler en profondeur et lui apporter plus de nuances. Oui, c’est bien Jane Smith l’héroïne de cette saga, cette moldue catapultée dans un univers dont elle ignorait jusqu’alors l’existence. C’est aussi pour cela que cette trilogie tire son épingle du jeu de nombres de fans fiction : chaque figure se pare d’une personnalité véritable, comparable à nos propres personnalités composées d’une multitude de tonalités.

Ce que je n’avais jamais fait avant de lire À la Moldue

Je ne suis pas fan de la lecture d’ouvrages sur ordinateur et, pour le moment, je n’ai toujours pas de liseuse. Alors, quand j’ai appris que Camille allait éditer les 3 tomes de la saga, je n’ai pas hésité une seconde et aie choisi de commander les 3 volumes. Et je ne regrette pas l’achat. J’ai adoré À la Moldue, avec laquelle j’ai appris à déguster mes livres autrement :

• J’ai pris le temps de savourer cette saga. Normalement, je dévore un ouvrage en un weekend. Là, avec 3 tomes dont deux font plus de 500 pages, c’était impossible. J’aurais pu poser une semaine de congés pour lire d’une traite cette trilogie, mais je ne pense pas que mes clients auraient apprécié.
• Le roman est dense, et n’étant pas une aficionado de l’univers Harry Potter, laissé poser la lecture fut aussi un moyen pour moi de m’immerger avec grand plaisir dans chaque chapitre. Si tous les chapitres ne m’ont pas passionné, il faut tout de même avouer que l’ensemble est pour moi une saga qui mérite de s’y plonger jusqu’à la fin.
• Pourquoi je pense qu’À la Moldue s’adresse aussi bien aux fans d’Harry Potter qu’à ses détracteurs ? En fait, je ne suis pas du genre à relire les ouvrages que j’ai lus. Parmi les ouvrages que j’aime relire, il y a : le Petit Prince d’Antoine de Saint Exupéry, le Horla de Guy de Maupassant et c’est tout ! Or, quand je regarde mes deux tomes de À la Moldue, je n’attends qu’une chose : que ma fille me rende le tome 1 pour m’y replonger. Camille Gillet a réussi l’impensable avec moi, la relecture complète d’une saga !

Mon avis sur À la Moldue de Camille Gillet

Je ne vais pas vous mentir, Camille et moi nous nous sommes connues par le travail et c’est une personne que j’apprécie. Néanmoins, lorsque j’ai lu les premiers chapitres de À la Moldue, sur mon PC, nous avions seulement échangé quelques points de vue sur notre métier. C’était donc une inconnue au même titre que les auteurs rencontrés pour la première fois dans un salon du livre. Même si je suis sous le charme de cette femme de lettre, je suis surtout sous le charme de cette trilogie “fanfiction” de très grande qualité. Le grain de sable “Jane Smith” créé par Camille Gilet a toute sa place dans le monde magique de Harry Potter. Sa plume acide, acérée ou poignante, son humour décapant, compose une véritable harmonie entre personnages originaux et histoires dans l’Histoire d’Harry Potter. Pour un peu, je piquerais presque les vieux Harry Potter de ma fille, mais avant, je veux relire À la Moldue !

Synopsis

“Jane Smith n’avait pu supporter le choc. Voir deux hommes frapper à sa porte à une heure aussi tardive et entendre le plus vieux des deux débiter des histoires de magie et autres sortilèges l’avait ébranlée. Mais que l’une de ses tasses préférées se retrouve à couiner et à se cacher sous le meuble-TV, c’en était trop !”

Où trouver À la Moldue de Camille Gillet ?

À la Moldue

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