La possession a-t-elle pris tout votre être ?
J’ai découvert cet ouvrage et rencontré son auteur, Patrick Vincelet, lors de l’émission d’André Papazian, sur la web radio Radio 61110.
La thématique m’intéressant à la fois d’un point de vue sociale et psychologique : la possession. Elle colle, de plus, d’une certaine manière à l’actualité qui nous anime régulièrement depuis le mois de novembre : une forte majorité de la population s’étant élevée contre une injustice fiscale et sociale qui semble de plus en plus permettre d’être possédé plutôt que possesseur pour une majorité d’entre nous.
Mais ce n’est pas le but de cet ouvrage, qui se divise en 4 parties :
- La première, plutôt traitée d’un point de vue sociale, philosophique et psychologique
- La seconde aborde la possession dans la foi chrétienne
- La troisième évoque le possédé
- Enfin, une quatrième partie éclaire le chemin de foi que parcours l’initié selon sa culture
Un ouvrage qui nous interroge sur notre relation à la possession
J’ai beaucoup aimé la première partie de cet ouvrage qui reprend des questions que nous devrions nous poser quant à notre rapport aux objets, à l’autre et même à notre foi lorsque nous en avons une.
Trop souvent, nous ne savons nous contenter de ce que nous possédons, nous en voulons toujours plus. C’est dans notre nature, certes, mais cette course à la possession d’objets utiles ou inutiles en tous genres conduit aux excès que nous vivons aujourd’hui, au gaspillage. Pire encore, à un saccage en règle de notre maison, la Terre, qui souffre de plus en plus de cette course au « Je veux tout ! ».
Cette première partie nous pose à la fois comme acteur et comme spectateur de notre attitude vis à vis des objets et des gens. De notre notion de l’amour, qui n’en est pas un lorsque nous considérons notre alter ego comme nôtre, plutôt que comme un être libre de ses pensées, de ses actes.
La possession d’un point de vue chrétien
Pour un catholique en recherche de réponses à cette question dans son chemin de foi, je pense que cet ouvrage est un parfait moyen de vous aider dans votre voie. Il y pose des questionnements et des réflexions qui vous permettront de le réaliser. De parvenir à la comprendre et l’embrasser en toute connaissance.
Dans la troisième partie, le possédé est traité dans une vision historique et médicale. Je vous avoue que là, mes convictions personnelles ne m’ont pas permis de comprendre ou d’apprécier cette partie, sans doute plus approprié aux personnes qui partagent cette foi, ce chemin de vie.
Une ouverture au monde et à l’autre
Même si cette dernière partie est toujours sous le sceau du chemin de foi, il s’ouvre sur les postulants d’autres cultures, en particulier l’Afrique. La mise en lumière de nos différences culturelles et les moyens à mettre en oeuvre pour les accueillir, les aider à unir la foi catholique et leurs cultures est pleine de bon sens et d’idées justes.
Patrick Vincelet y dénonce aussi la foi business, celle qui au lieu d’aider vous enfonce un peu plus dans cette possession ou l’on ne sait qui de l’homme ou de l’objet possède l’autre.
Mon avis
Patrick Vincelet est un passionné d’ethnologie. Son amour de l’autre, de cet autre différent et libre est très présent dans cet ouvrage. J’y retrouve la personne posée et réfléchie que je rencontre dans les salons.
J’ai beaucoup aimé le premier et le dernier chapitre de son ouvrage. Le premier car il m’a permis de me réinterroger sur mon rapport aux choses, aux objets et au monde. Que serais-je prête à sacrifier de mes possessions pour le bien-être de l’autre, de moi ? Il amène à la réflexion sur notre rapport au monde. Le dernier chapitre de son ouvrage m’a permis de voyager dans des univers et culture inconnus, certes brièvement, mais suffisamment pour me demander si je savais respecter celui qui vient d’ailleurs, dans toute sa différence et sans oublier la mienne.
Les chapitres 3 et 4 m’ont fait voyager d’une autre manière, mais ne possédant que peu de connaissances et compétences de ce domaine, je n’ai guère accroché. Cela ne m’empêche pas d’apprécier les nombreux liens, si vous êtes curieux, qui vous permettront d’embrasser ces deux chapitres de manière plus profonde.
Cela n’ôte pas la qualité de cet ouvrage, qui je le crois, s’adresse toutefois à un public averti ou curieux de la religion catholique.
Et vous, quelle est votre rapport à la possession ? Vous pensez-vous possédant ou possédé ?
Le résumé
« Posséder ou être possédé : lequel est le pire ? » L’illusion matérialiste de notre monde interroge Patrick Vincelet sur notre avenir. Par ces pages, il nous montre la voie que nous pourrions suivre afin de ne plus être possédé.